Idée rando : le lac Blanc, un miroir sur les hauteurs de Chamonix

Miroir, miroir, qui est la plus belle ? La chaîne montagneuse allant de l’aiguille du Tour au mont Blanc ou son parfait reflet dans l’eau claire du lac Blanc ? L’association des deux a fait de ce lieu un incontournable de la vallée de Chamonix, dont la beauté est immortalisée par une myriade de randonneurs chaque été. Un joyau malheureusement trop fréquenté, qu’il faut mieux visiter en horaires décalés. L’idéal étant même de ne pas céder au choix de la facilité consistant à utiliser les remontées mécaniques de la Flégère pour gagner du dénivelé, et de privilégier plutôt un itinéraire plus sportif, mais moins emprunté.

Le contemplatif misanthrope s’élancera donc tôt le matin ou tard dans l’après-midi de Tré-le-champ, à quelques hectomètres du col des Montets en direction de l’aiguillette d’Argentière. Sur ce sentier ombragé, quelques troués dans la forêt d’épicéa et de mélèzes offrent une vue sur le Chardonnet (3 824 m) et l’aiguille Verte (4 122 m). Un avant-goût du spectacle panoramique qui s’annonce. Dans cette partie de la Réserve naturelle des Aiguilles Rouges , il n’est pas rare de croiser quelques Caprinés habitués à la présence humaine. Des bouquetins pas vraiment farouches qui se laissent volontiers photographier par les promeneurs, oubliant par la même occasion les premières pentes avalées.

Habitués à la présence de l’homme sur les sentiers, les bouquetins ne sont pas farouches. Croiser quelques-uns de ces Caprinés est presque systématique sur cet itinéraire. Photo Le DL /B.S.
Habitués à la présence de l’homme sur les sentiers, les bouquetins ne sont pas farouches. Croiser quelques-uns de ces Caprinés est presque systématique sur cet itinéraire. Photo Le DL /B.S.

Un pic devenu le terrain de jeu des grimpeurs et des funambules

Au moment d’atteindre la limite des arbres, l’amateur de verticalité prendra le temps d’observer sur sa droite les cordées venues escalader les dalles des Chéserys.À gauche, le massif du Mont-Blanc dévoile maintenant toute sa splendeur. Le connaisseur commence à énumérer les sommets mythiques qui entourent les glaciers du Tour et d’Argentière. L’exercice est toutefois interrompu par la voix de deux amis parvenus au sommet de l’aiguillette d’Argentière.

Un pic élégant culminant à seulement 1 893 mètres d’altitude mais devenu, depuis longtemps, le terrain de jeu de nombreux grimpeurs. Parfois, des funambules des cimes y ancrent une highline, sur laquelle ils mettent à rude épreuve leur équilibre. Une animation bienvenue avant d’attaquer l’escalade des quelques échelles qui se dressent maintenant sur le chemin vers les Chéserys et le lac Blanc.

En passant au pied de l'aiguillette d'Argentière, les randonneurs peuvent admirer les grimpeurs tenter d'atteindre son sommet. Photo Le DL /B.S.
En passant au pied de l'aiguillette d'Argentière, les randonneurs peuvent admirer les grimpeurs tenter d'atteindre son sommet. Photo Le DL /B.S.

Des lacs à portée de bras

Bien entretenues, elles rendent l’ascension ludique mais peuvent paralyser les phobiques du vide. La présence de jeunes enfants amusés à l’idée de se hisser à ces barreaux prouve cependant qu’elles ne présentent pas de grande difficulté, « Il vaut quand même mieux les monter que les descendre », conseille l’accompagnateur en montagne Yann Mollard, qui les emprunte systématiquement avec ses clients lorsqu’il effectue le tour du Mont-Blanc.

Le reste de la montée se fait ensuite le souffle coupé, sans que l’on sache s’il faut attribuer cela à la barrière des 2 000 mètres d’altitude ou à la vue carte postale qui récompense le moindre pas. Les lacs des Chéserys pointent alors le bout de leur nez. Ce soir-là, quelques adeptes du bivouac y projettent de planter la tente. Une pratique tolérée ici, mais interdite au lac Blanc à seulement une demi-heure de marche. Photographe amateur, Serge a choisi de monter un jour où les prévisions météo n’annonçaient pas de vent. « Si je veux capturer le reflet parfait du massif dans l’eau, il faut qu’aucune brise ne vienne créer de vagues », explique-t-il enthousiaste à l’idée de réaliser à son tour le cliché qui a tant contribué à la popularité de ces alpages.

Après trois heures de marche, voilà enfin le lac Blanc et son eau turquoise. L’été, entre 1 500 et 2 000 personnes atteignent chaque jour ses berges. Une fréquentation importante qui interroge les exploitants du refuge voisin et les propriétaires de ce petit bout de paradis. Car oui, le lac Blanc est privé, comme l’ensemble des alpages situés entre La Flégère et Vallorcine. D’années en années, les 33 familles chamoniardes qui détiennent ces terrains qui ne leur rapportent presque rien, peinent de plus en plus à faire respecter l’intégrité de joyau naturel et de ses environs.

Photo B.S.
Photo B.S.

Une fréquentation qui interroge

« Nous sommes devenus les éboueurs du lac », déplore Frédéric Charlet, l’actuel gérant du refuge, agacé de trop souvent ramasser les restes de pique-nique abandonnés par des randonneurs peu scrupuleux. À l’heure du coucher de soleil, le calme est tel qu’il est pourtant difficile d’imaginer l’affluence de la mi-journée et les tensions que crée l’interdiction de baignade décrétée par les exploitants du refuge qui se servent de l’eau pour leur cuisine et ne veulent donc pas de la sueur et de la crème solaire dans cette étendue d’eau majestueuse.

La redescente s’exécute avec une lumière déclinante. Au lieu de replonger vers les échelles, l’amateur de boucles préfère poursuivre sur un chemin en balcon, filant vers l’est et le col des Montets. La pelouse alpine rend cette portion particulièrement bucolique. La suite n’est qu’une descente raide sous les étoiles. La lumière de la lampe frontale rappelle la fin août, lorsque la semaine de L’Ultra trail du Mont-Blanc bat son plein et que des milliers de coureurs forment un étrange train de nuit sur ce chemin aux multiples lacets.

Arrivé au chalet du col , le marcheur fatigué referme cette porte d’entrée du massif des Aiguilles Rouges pour ouvrir celle de sa voiture. Le parking désormais vide et les images aussi paisibles que majestueuses qu’il garde en tête lui donnent raison. Pour profiter pleinement du lac Blanc, mieux vaut bien choisir son moment.

Un coup de pouce en télécabine ?

Pour ceux qui ont les jambes bien entraînées, il est effectivement conseillé de partir de Chamonix. Pour ceux qui, en revanche, ne peuvent pas avaler autant de dénivelé, il est possible de se rapprocher du but en prenant le télécabine de la Flégère, qui permet de passe de 1 068 m à 1 877 m (22 € aller/retour pour un adulte). Il reste alors un peu plus de 400 m de dénivelé à engloutir pour arriver au lac Blanc, le long d'un sentier bien balisé, qui passe par un restaurant qui a trouvé un concept bien original pour réduire ses déchets…

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